samedi 20 septembre 2014

La méditation et ses effets psychologiques

Connaissez-vous la méditation ?

Interpellée par cette pratique à la lecture de Plaidoyer pour le bonheur de Matthieu Ricard, je m'y suis essayé, d'abord avec quelques pistes audio téléchargées sur internet, puis récemment, dans un centre Bouddhiste à Trois-Rivières (Québec, Canada). 

Je dois dire, que me concentrer sur un unique objet m'est une tâche très difficile voir, énervante. Mais, j'ai entre les mains le Volume 28 de la Revue québécoise de psychologie (2007) dans lequel se trouve une analyse des écrits scientifiques (recherches empiriques datant de 1997 à 2004) sur la méditation par Louise Langdeau. Je dois dire que la lecture de cette recherche me motive davantage à persévérer dans cette pratique compte tenu des répercussions positives globales !



La méditation

La méditation désigne le fait de se concentrer de manière soutenue sur un objet. Il existe notamment quatre formes de méditations :

- la méditation vipassana consiste à se concentrer exclusivement sur le souffle ou une partie du corps.
- la méditation mindfulness consiste à se concentrer sur le souffle tout en étant présent aux stimuli internes et externes, sans s'y attarder et sans jugements.
- la méditation mantra consiste à se concentrer sur des mots ou une série de mots sacrés.
- la méditation contemplative utilise un objet abstrait (concept) ou concret (paysage, image).

Quelles sont ces répercussions ?

Une étude révèle moins de stresse chez les sujets ayant suivi une formation à la méditation avec un véritable mantra comparativement au groupe placébo qui avait suivi une formation avec un pseudo-mantra ainsi que ceux n'ayant rien reçu (Wolf et Abell, 2003). 

En 5 semaine, la méditation avec mantra a permis de réduire la perception du stresse, l'anxiété et le sentiment d'épuisement professionnel chez des enseignants, aussi bien avec une pratique occasionnelle (2 à 5 fois par semaine) que régulière (6 à 14 fois par semaine). Neuf semaines après la formation, les effet ont persisté (Anderson et all., 1999)

La méditation vipassana pratiquée en retraite de 7 jours pourrait contribuer à une perception de soi plus positive, une augmentation de l'estime de soi, un meilleur sentiment d'une plus grande valeur personnelle, une plus grand bienveillance à l'égard d'autrui et une meilleure acceptation de soi. C'est en tout cas ce qu'il ressort d'une étude réalisée auprès de jeunes Thaïlandais (Emavardhana et all. 1997). 

Trois jours de retraite avec la pratique de la méditation vipassana par des adolescents a montré une plus grande maturité émotionnelle et d'une plus grande chaleur compatissante. Ces résultats ce sont retrouvés chez les adolescents pratiquant une retraite catholique avec prières, mais avec de scores inférieurs, mais pas chez les sujets n'ayant eu aucune retraite (Tori, 1999).

La méditation avec mantra faciliterait les processus d'attention (Rani, 2000). Des étudiants ayant pratiqués 10 minutes la méditation mindfulness mêlée à des techniques de relaxation et d'attention au début et à la fin de période d'étude ont obtenu des rendements scolaires plus importants que le groupe ne faisant qu'étudier.

Une étude longitudinale de trois ans auprès de dix cadres d'une compagnie multinationale a suggéré que la pratique de la méditation avec mantra développerait le leadership, l'ouverture d'esprit, la créativité et une meilleure capacité de prendre des décisions.

La méditation mindfulness accompagnée de la pratique du yoga accroît l'empathie (Kabat-Zinn, 1990).

 La méditation, une pratique plus efficace ?

C'est ce que suggère une étude réalisée auprès de 44 employés d'une agence gouvernementale fédérale américaine. Après une période de 3 mois de formation, le groupe ayant suivi la méditation avec mantra présentaient une réduction des traits d'anxiété et de symptômes de dépression par rapport au groupe ayant suivi une formation à la relaxation musculaire et à la respiration profonde (Staggers et all. 1997).

Allons plus loin

Les études citées ne sont pas très récentes et quelques points méthodologiques renforcées (échantillons plus importants, groupes de contrôles actifs, comparaison avec d'autres pratiques, etc.) pourraient davantage laissé penser que la méditation présente effectivement tous les effets positifs cités ci-dessus. 

J'imagine que depuis 2007, moult études ont été réalisées, alors, si vous en avez à partager, n'hésitez pas à le faire dans la section commentaire présente en bas de l'article. J'imagine qu'il y a beaucoup à apprendre du côté du Mind & Life institute que je n'ai pas encore trop exploré.

 

 N'hésitez pas aussi à parler de vos expériences de méditation, de retraite, etc ! Au plaisir de vous lire :-)


Bibliographie

Louise Langdeau, Effets psychologiques de la méditation, Revue québécoise de psychologie (2007), vol. 28.






samedi 13 septembre 2014

Historique de la neuropsychologie

Brèves

La neuropsychologie est une discipline scientifique (logie) qui s'intéresse au lien entre le système nerveux (neuro) et la pensée, l'esprit (psycho). Elle s'intéresse aux fonctions mentales supérieures (pensée) dans leurs rapports avec les structures cérébrales, aussi bien au fonctionnement normal que pathologique.

La neuropsychologie fait appel à :
1. La neurologie
2. La psychologie
3. La psychiatrie

Dans le cerveau :
100 000 000 000 de neurones.
Et 100 milliards de milliards de synapses.

Au sein du cerveau, des aires cérébrales ont été identifiées comme jouant un rôle dans certaines tâches.




Préhistoire

Au Néolithique/Mésolithique (-9000 ans à -3000 ans), on situait le siège de la pensée dans le crâne.

 On a retrouvé des crânes qui ont fait l'objet de trépanation (chirurgie ancienne qui consiste à faire un trou dans le crâne).


Égypte

On a retrouvé dans les papyrus d'Edwin Smith — le plus ancien document au monde traitant de chirurgie —des hiéroglyphes suggérant qu'à l'époque (-3000 ans avant J.C) une conception de l'âme et des dommages au cerveau étaient présents. 

Edwin Smith rapporte 48 études de cas de patients avec des blessures à la tête, au cou, etc. dont 27 cas de blessures à la tête.

Il semblerait qu'il avait fait des liens notamment entre des blessures à la tête et la perte du langage. 

Ce hiéroglyphe semblerait être le premier nom propre rattaché au cerveau :



Grèce

Le philosophe Aristote (384 - 322 av. JC) situait les capacités mentales non dans la tête mais dans le coeur.

La médecin Hippocrate (460 - 377 av. JC) quand à lui considérait le cerveau comme le siège de l'intelligence.



Il le rendait responsable du contrôle du comportement :


“Non seulement notre plaisir, notre joie et notre rire mais aussi nos chagrins, douleurs, peines et pleurs sont issus du cerveau et du cerveau uniquement. C'est par lui que nous pensons et comprenons, voyons et entendons et avec lequel nous faisons une distinction entre le laid et le beau, entre ce qui est agréable et ce qui est désagréable et entre le bien et le mal.”

La phrénologie

La phrénélogie est une théorie soutenue par l'anatomiste Franz Joseph Gall (1757 - 1828). Elle considère que les bosses du crâne reflète une faculté mentale. Du matériel consistant à mesurer les bosses avaient été développées.

L'idée de la "bosse des mathématiques" provient de cette théorie.



La théorie est erronée à cause des méthodes employées qui étaient biaisées. En outre, on sait aujourd'hui qu'il n'y a pas de correspondance directe entre l'anatomie et la fonction. Au contraire, il y a différentes parties du cerveau qui sont impliquées dans les fonctions cognitives et comportementales. Cette théorie est tout de même la première à proposer une localisation aux différentes fonctions du cerveau.

Par la suite, le courant localisationniste considère qu'il y a un lien direct entre une localisation cérébrale et une fonction cognitive. Dans ce courant de pensée, chaque partie du cerveau est responsable d'une fonction particulière.

Les limites de ce courant de pensée résident dans la correspondance directe (nombreuses études suggèrent qu'un ensemble d'aires cérébrales participent à une même fonction). Une autre limite est la grande variabilité inter-personnelle, dans l'étude des lésions et de leurs effets. 

Pour Hughlings Jackson, il y a une différence entre la localisation des symptômes et la localisation des fonctions.

La conception holistique

L'holistique est une doctrine qui considère les phénomènes comme des totalités.

Jean Marie Flourens (1794 - 1867), un médecin et biologiste français qui joua un grand rôle dans le développement de l'anesthésie, pensait que c'était l'ensemble du cerveau qui était impliqué dans les comportements, en vertu d'une équipotentialité cérébrale.

En effet, il pratiqua des lésions cérébrales chez des oiseaux et remarqua que la lésion d'aires cérébrales particulières ne provoquaient pas de troubles du comportements.

Flourens est considéré comme un des fondateurs des neurosciences expérimentales et s'attachait à employer des méthodes rigoureuses. Les neurosciences était pour lui une science empirique.

Feuilletez le livre en ligne Brève histoire des neurosciences cognitives

Alors que Flourens considérait le cerveau comme une entité non-différencié, où chaques parties du cerveau seraient équivalentes. Nous savons aujourd'hui que la réalité est toute autre : cette théorie est rejetée.

L'aire de Broca

Paul Broca (1824-1880) était un médecin, anatomiste et anthropologue français. Il est un des premiers à établir une correspondance anatamo-clinique. En étudiant des patients aphasiques (pathologie affectant le langage), il découvrit le "centre de la parole", communément appelé "aire de Broca". Cette aire correspond au gyrus inféro-postérieur du lobe frontal gauche (pour la majorité des droitiers).


Broca a étudié notamment le patient Leborgne, victime d'un trouble du langage articulé et d'une hémiplégie droite. Monsieur Leborgne est également surnommé Monsieur Tan-tan car sa seule expression consistait à dire "Tan-tan". Ce n'est qu'une fois qu'il est mort que Broca a pu examiner son cerveau et localiser la région affectée.

Dans le cas d'une aphasie de Broca, la production du langage est déficitaire mais la compréhension est généralement préservée.

L'aire de Broca devient la première région cérébrales liée à une fonction précise.

L'aire de Wernicke

 Carl Wernicke (1848-1905) est un neurologue et psychiatre allemand. L'aire de Wernicke correspond au Gyrus temporal supérieur gauche, près du cortex auditif primaire.


L'aphasie de Wernicke, également appelé aphasie sensorielle ou réceptive est un trouble langagier affectant la compréhension du langage parlé ou écrit. La production est généralement préservée.

On retrouve donc les symptômes inverses des patients présentant une aphasie de Broca. Nous parlons alors de double dissociation qui suit ce type de schéma :



Deux régions corticales sont fonctionnellement dissociées par deux tests comportementaux, chaque épreuve étant affectée par une lésion dans une zone et non l'autre.

Le cas Phinéas Gage (1823-1860)

Phinéas Gage était un contremaître brillant des chemins de fer qui avait bonne réputation. Pendant ses fonctions, une barre de fer transperça son crâne (traumatisme cranio-cérébral sévère, lésion du cortex frontal ventromédian) mais il survit.


L'accident provoqua un changement radical de comportement : il devient anti-social.

Vous trouverez un résumé de ce cas sur ce lien.
Et davantage d'informations dans le livre d'Antonio Damasio, l'Erreur de Descartes.

Les aires de Brodmann

Korbinian Brodmann (1868-1918) est un neurologue et neurophysiologiste allemand. Il différencie 52 aires dans le cerveau en se basant sur la cytoarchitectonique (c'est-à-dire la densité, la taille des neurones et le nombre de couches observées sur des coupes histologiques).

Comme nous le voyons sur cette image, les aires de Brodmann correspondent globalement aux aires fonctionnelles.




Antonio
Damasio,
L'Erreur
de
Descartes,
Ed.
Odile

Wilder Penfield (1891-1976)

Neurochirurgien canadien qui fonda en 1934 l'Institut de Neurologie de Montréal. 
En 1950, il stimula électriquement le cortex pour détecter les foyers épileptogènes. La stimulation du lobe temporal donne lieu à l'apparition de souvenirs.

Penfield est aussi à l'origine de l'homonculus 



 Le cas HM (Henry Gustav Molaison)

Le patient souffrait de crises sévères d'épilepsie. Il se fait opérer en 1953 : les hippocampes, le gyrusparahyppocampiques et les amygdales lui sont retirés.

 A la suite de cette opération, il devint amnésique (rétrograde et antérograde). Ce patient fut notamment étudier par Brenda Milner.

Rétrograde: perte du matériel mémorisé avant le dommage cérébral
Antérograde : perte du matériel mémorisé après le dommage cérébral

Plus d'informations sur la page Wikipédia.


La difficulté à faire correspondance l'anatomie aux fonctions mentales réside dans l’inaccessibilité du cerveau. L'analyse post-mortem était alors beaucoup utilisée (ainsi que des chirurgies invasives). Mais nous verrons dans un prochain article les méthodes actuelles qui permettent de pallier (en partie) ces difficultés.
 

mercredi 10 septembre 2014

Introduction au paradigme objet et concepts avancés

Cours reformulé à partir de ce lien.

Origine

 Programmation Orientée Objet (POO) est un paradigme de programmation informatique
élaborée par Alan Kay dans les années 1970.

Un objet :
1/ un concept,
2/ possède une structure internet et un comportement,
3/ communique avec ses pairs.

La programmation par objet facilite le processus d'élaboration d'un programme.

Les outils facilitent de beaucoup la conception, la maintenance et la productivité d'une application informatique. On distingue :

- les langages de programmation (JAVA, C, C++, C#...),
- les outils de modélisation,
- les bus distribués,
- les ateliers de génies logiciels (AGL) comme Visual Studio, Eclipse...

Le langage Simula-67 pose les constructions qui seront celles des langages orienté objet à classes (classe, polymorphisme, héritage, etc.) : C++, Java, Eiffel...

Les travaux d'Alan Kay (objet, encapsulation, messages, typages, polymorphisme...) sont véhiculés par Smaltalk 71 et Smaltalk 80.

Années 80 : effervescence des langages objets (objective C, C++, Eiffel...)

Années 1990 : âge d'or de l'extension de la programmation par objet.

L'objet

 Un objet est une structure de données (– les attributs – décrivent son état) qui répond à un ensemble de messages – l'interface – (décrivent son comportement).

Selon le principe d'encapsulation, les attributs et les méthodes sont cachés. Ainsi, le programme peut modifier la structure interne des objets ou leurs méthodes associées sans avoir d'impact sur les utilisateurs de l'objet. 

L'encapsulation

Deux courants principaux.

1. Par exemple, dans Smaltalk et Eiffel : les attributs ne sont souvent disponibles qu'en lecture en général dans le programme et en écriture aussi depuis l'intérieur de la classe d'objet. On adapte ce cadre à des classes amies ou à des catégories et des hiérarchies d'objets.

2. Deuxièmement les langages tels que C++, Java ou Python et plus généralement tous les langages influencés par la syntaxe du C++ qui a proposé trois niveaux de visibilité :
  • public : les attributs dits publics sont accessibles à tous,
  • protégé : les attributs dits protégés sont accessibles seulement aux classes dérivées,
  • privé : les attributs privés sont accessibles seulement par l'objet lui-même.
Ici, pas de distinction entre l'écriture et la lecture des attributs.

Le polymorphisme 

Dans la programmation par objet, chaque objet est typé.


Le type définit la syntaxe (« Comment l'appeler ? ») et la sémantique (« Qu'est ce qu'il fait ? ») des messages auxquels peut répondre un objet.

Un objet peut appartenir à plus d'un type = polymorphisme (même code utilisé par différents types) =/= sous-typage.

Une méthode est le sous-typage : on raffine un "type-père" à un "sous-type".

Deux mécanismes de typage :
- typage dynamique : type des objets déterminé à l’exécution lors de la création des dits objets (Smalltalk, CLOS, Python, PHP, …)
- typage statique : type des objets vérifié à la compilation et est soit explicitement indiqué par le développeur lors de leur déclaration (C++, Java, C#, Pascal…), soit déterminé par le compilateur à partir du contexte (Scala, OCaml, Haskell, …).

Redéfinition

Soit un type Reel contenant une méthode * faisant la multiplication de deux nombre réels.

Soient Entier un sous-type de Reel, i un Entier et r un Reel.


Alors l'instruction i * r va exécuter la méthode * de Reel. On pourrait appeler celle de Entier grâce à une redéfinition.


- Typage de premier ordre,
- Typage de second ordre. 

Principes de bases OO

5 principes de bases pour la Programmation Orientée Objet représentés par l'acronyme SOLID doivent permettre le développement de logiciel plus fiable et plus robuste.

S
Responsabilité unique (Single responsibility principle)
une classe doit avoir une et une seule responsabilité
O
Ouvert/fermé (Open/closed principle)
une classe doit être ouverte à l'extension, mais fermée à la modification
L
Substitution de Liskov (Liskov Substitution Principle)
une classe doit pouvoir être remplacée par une instance d'un de ses sous-types, sans modifier la cohérence du programme
I
Ségrégation des interfaces (Interface Segregation Principle)
préférer plusieurs interfaces spécifiques pour chaque client plutôt qu'une seule interface générale
D
Inversion des dépendances (Dependency Inversion Principle)
il faut dépendre des abstractions, pas des implémentations

Paradigme objet (classe)

La classe :
  • décrit la structure interne des données et elle définit les méthodes qui s'appliqueront aux objets de même famille (même classe) ou type.
  • propose des méthodes de création des objets dont la représentation sera donc celle donnée par la classe génératrice.
La classe peut être décrite par des attributs et des messages. Ces derniers sont alors appelés, par opposition aux attributs et messages d'un objet, variables de classe et opération ou méthodes de classe.

Paradigme objet (réflexion)


La réflexion est la capacité d'un programme à examiner, et éventuellement à modifier, ses structures internes de haut niveau (par exemple ses objets) lors de son exécution.
On distingue deux techniques utilisées par les systèmes réflexifs :
  • l'introspection, qui est la capacité d'un programme à examiner son propre état.
  • l'intercession, qui est la capacité d'un programme à modifier son propre état d'exécution ou d'altérer sa propre interprétation ou signification.
L'introspection est utilisée pour effectuer des mesures de performance, inspecter des modules ou déboguer un programme. Elle est implémentée dans des langages comme Smalltalk, Java ou C# qui fournissent des outils pour connaître la classe d'un objet, ses attributs, ses méthodes, etc. L'introspection n'existe pas dans des langages comme C ou Pascal.

L'intercession permet à un programme d'évoluer automatiquement en fonction des besoins et de l'environnement. Cette propriété apparaît dans des langages comme SmallTalk ou Python, mais elle n'existe pas dans des langages comme C. En Java, on peut modifier l'état des objets, mais pas l'objet classe.

En programmation orientée objet, l'architecture réflexive est implémentée par le concept des métaobjets. Ceux-ci représentent des éléments des programmes orientés objets comme les classes, les messages et les fonctions génériques. La manipulation de ces métaobjets se fait par un protocole à métaobjets qui permet de décider des comportements du langage. CLOS est le premier langage à avoir implémenté un protocole à métaobjets.


Paradigme objet (réification)

La réification consiste à transformer un concept (abstrait) en un objet informatique (concret). Ce terme est surtout utilisé en programmation orientée objet ou en programmation fonctionnelle.
Par exemple, soit un objet p d'une classe Point et contenant les deux entiers 2 et 3 dans son état. p est une réification du point de coordonnées (2;3).
Lorsque le langage orienté objet possède un mécanisme de réflexion, il réifie des éléments du langage, comme :
  • les classes (on parle dans ce cas de métaclasses),
  • les objets, les liens d'héritage, les connexions entre les objets, etc. (on parle dans ce cas de métaobjets).

Paradigme objet (types de réflexion)

Il existe deux types de réflexion : la réflexion structurelle et la réflexion comportementale.

La réflexion structurelle consiste à réifier le code d'un programme et tous les types abstraits accessibles par ce programme. Dans le premier cas, la réification du code d'un programme permet de manipuler ce programme pendant l'exécution. Il est possible ainsi de maintenir un programme même lorsque celui-ci effectue des tâches. Dans le deuxième cas, la réification des types abstraits permet au programme d'examiner et de modifier la structure de types complexes. On peut ainsi, par exemple, mettre au point des algorithmes génériques de sérialisation.

La réflexion comportementale (ou réflexion de comportement) concerne plus particulièrement l'exécution du programme et l'environnement du programme. Par ce type de réflexion, un programme a moyen de savoir comment il est interprété et a la possibilité de modifier sa façon d'être exécuté, en intervenant sur les structures de données de l'évaluateur du programme et sur l'évaluateur lui-même. Ainsi, le programme peut obtenir des informations sur son implémentation ou même s'auto-réorganiser afin de s'adapter au mieux à un « environnement ».

Paradigme objet (métaclasse)
 
La classe permet de créer de nouveaux objets au moyen d'un mécanisme appelé instanciation. Ce mécanisme peut se décomposer en deux opérations :
  • allocation d'un espace mémoire pour le nouvel objet (opération alloc()),
  • initialisation du nouvel objet (lancement du constructeur).
Dans des environnements de programmation réflexifs, les classes peuvent être vues comme des objets à part entière créés au moyen du mécanisme d'instanciation (alloc(); init()). Dans ce cas, toutes les classes peuvent être vues comme des instances créées à la base à partir d'une même classe.

Une classe dont les instances sont des classes se nomme métaclasse (notez que la définition est récursive).

Puisqu'une métaclasse est une classe, elle définit elle aussi le comportement et la structure de l'état de ses instances. En créant une nouvelle métaclasse, on va donc intervenir sur la manière avec laquelle les classes sont créées et donc intervenir sur une partie du langage lui-même.

Grâce à un mécanisme comme celui-ci, le développeur peut ajouter de nouvelles fonctionnalités au langage, comme la possibilité de tracer les appels de méthodes, la possibilité de créer des singletons, la sérialisation d'objets au format XML, etc.
  Paradigme objet (prototype)

Article détaillé : Programmation orientée prototype.
 
Le prototype est un objet à part entière qui sert de prototype de définition de la structure interne et des messages. Les autres objets de mêmes types sont créés par clonage.
Dans le prototype, il n'y a plus de distinction entre attributs et messages : ce sont tous des slots.
  • Un slot est un label de l'objet, privé ou public, auquel est attachée une définition (ce peut être une valeur ou une opération).
  • Cet attachement peut être modifié à l'exécution.
  • Chaque ajout d'un slot impacte l'objet et l'ensemble de ses clones.
  • Chaque modification d'un slot est locale à l'objet concerné et n'impacte pas ses clones.
Le concept de trait permet de modifier un slot sur un ensemble de clones.
Un trait est un ensemble d'opérations de même catégorie (clonage, persistance, etc.) transverse aux objets.
  • Il peut être représenté soit comme une structure particulière du langage, comme un slot dédié ou encore comme un prototype.
  • L'association d'un objet à un trait fait que l'objet et ses clones sont capables de répondre à toutes les opérations du trait.
  • Un objet est toujours associé à au moins un trait, et les traits sont les parents des objets (selon une relation d'héritage).
  • Un trait est donc un mixin doté d'une parenté.
Parmi les langages à prototype on trouve Javascript, Self, Io, Slater, Lisaac, etc.
 

  Paradigme objet (modélisation)


La modélisation objet consiste à créer un modèle informatique du système de l’utilisateur (un système informatique).
  • Ce modèle peut rassembler aussi bien des éléments du monde réel que des concepts ou des idées propres au métier ou au domaine duquel fera partie le système.
  • La modélisation Objet consiste à définir, à qualifier dans un premier temps ces éléments sous forme de types, donc indépendamment de la mise en œuvre. C’est ce que l’on appelle l'analyse orientée objet ou OOA (Object-Oriented Analysis).
Puis, on propose une ou des solutions techniques pour représenter les éléments définis dans le système informatique. C’est ce que l’on appelle la conception orientée objet ou OOD (Object-Oriented Design).
  • Une fois un modèle de conception établi, il est possible au développeur de leur donner corps dans un langage de programmation. C’est ce que l’on appelle la programmation orientée objet ou OOP (Object-Oriented Programming).
À un modèle d’analyse peuvent correspondre plusieurs modèles de conception.


  Paradigme objet (modèles)


Pour écrire ces différents modèles, différents langages et méthodes ont été mis au point, dont OMT de Rumbaugh, BOOCH'93 de Booch et OOSE de Jacobson.
  • Toutefois, ces méthodes ne permettaient de modéliser que certains types d’applications et se trouvaient limitées dans d’autres contextes. La méthode OMT prévalait sur l’ensemble des autres méthodes dans la première partie de la décennie 1990.
À partir de 1994, Rumbaugh, Booch et Jacobson ont décidé de s’unir dans l’élaboration d’une nouvelle méthode, suffisamment générique, pour pouvoir s’appliquer à quasiment tous les contextes applicatifs.
Ils ont commencé d’abord par définir un langage de modélisation fortement inspiré de celles des méthodes des trois auteurs : UML (Unified Modeling Language).
Une fois celui-ci pris en charge par l’OMG (Object Management Group), un organisme destiné à standardiser des technologies objet, comme CORBA (Common Object Request Broker Architecture), un intergiciel (middleware en anglais) objet réparti, Rumbaugh, Booch et Jacobson se sont attaqués à la méthode proprement dite: USDP (Unified Software Development Process). Cette méthode définit un cadre générique de développement objet avec UML comme langage de modélisation.
  • USDP (généralement raccourci en UP) est une méthode itérative et incrémentale, centrée sur l’architecture et guidée par les cas d’utilisation et la réduction des risques. C’est aux concepteurs de s’attribuer cette méthode en l’instanciant à leur métier et à leur domaine.
Néanmoins pour un certain nombre de concepteurs objet, dont Bertrand Meyer, l’inventeur du langage orienté objet Eiffel, guider une modélisation objet par des cas d’utilisations est une erreur de méthode qui n’a rien d’objet et qui est plus proche d’une méthode fonctionnelle. Pour eux, les cas d’utilisations sont relégués à des utilisations plutôt annexes comme la validation d’un modèle par exemple.





vendredi 5 septembre 2014

Pourquoi ce blog ?

L'idée de ce blog est d'en faire mon outil de travail : notes de cours, questionnements, réflexions dans le domaine des sciences cognitives (neurosciences, informatique, philosophie, science du langage...), voir au-delà.

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